mercredi 18 mars 2009

Se soucier des autres, cela ne va pas de soi, même pour nous les femmes.

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5 commentaires:

Anonyme a dit…

Ben, pour moi,il ya plusieurs drames dans une phrase pareille...

Le premier problème est que cette attention aux autres nous est attribuée d'office: tout le monde fait comme si toutes les femmes avaient ce souci-là, que c'était normal ( le mot est dit, une "norme"...) !
Cela veut dire que celles qui ne se situent pas bien là-dedans suscitent, pour le moins, l'étonnement, et pour le pire, la stigmatisation.
Cela veut dire aussi que tous les métiers dits "de soin des autres" sont déconsidérés: "puisque c'est si naturel pour les femmes"... ben , tu parles !!

Et puis, autre problème; c'est que souvent, si ( hélas!), cela va de soi pour un grand nombre d'entre nous: on a été formatées à ça, et spontanément on prend sur nous cette attention aux autres, on hésite si longtemps avant de faire appel à un service collectif, par exemple. Combien de femmes attendent de frôler l'épuisement avant de faire appel à un service de professionnels ? On s'occupe des parents âgés, on s'occupe des petits enfants pour qu'ils n'aillent pas trop à la crêche, et en prime on fait le reppassage de sa fille qui travaille si durement ... Mais c'est du délire !

Anonyme a dit…

Je rejoins ce que tu dis.

Cela même si le souci des autres est une bonne chose, un des fondements de notre humanité, tant pour les hommes que pour les femmes.
Sa répartition de façon non-égale (dans nos représentations comme dans nos éducations) me pose problème.
Cela ne devrait pas signifier s'effacer systématiquement pour/devant les autres, écouter les autres avant de s'écouter soi-même, toujours faire passer les besoins des autres avant les siens...
Quelle enfermement que n'être que pour les autres!
Et quoi lorsque ces autres disparaissent (enfants vacant à leurs propres vies, rupture ou décès...).

Je ne dis pas qu'il ne faut pas se soucier des autres, qu'il ne faut pas voir le souci des autres comme positif.
Mais pourquoi le rattacher seulement/surtout aux femmes? Pourquoi devrait-il se faire au détriment de soi-même?

Même si cela peut s'avérer bien pratique: car en effet, pourquoi développer des services publics et collectifs quand les femmes sont là pour se soucier des parents âgés, des enfants et petits-enfants, etc. ? Et avec le sourire en plus! Quand on sait bien qu'elles s'épanouissent à le faire?

Alors, comment faire si je n'en peux plus? Comment faire si je n'ai aucunement l'impression de m'y "épanouir"? Comment réaliser d'autres aspirations?

Laurence a dit…

Il n'est évident pour personne de se soucier des autres. On a souvent cantonné les femmes dans ce rôle. Les femmes qui voulaient travailler il n'y a pas si longtemps n'avait guère le choix qu'entre être institutrice ou infirmière. Les hommes s'occupaient du pouvoir, les femmes des soins.
Pour un monde meilleur, je pense qu'il serait bien que ces deux pôles se rejoignent. Les femmes sont tout autant capables que les hommes de faire de la politique, et les hommes peuvent eux aussi s'occuper des autres.

Virginie a dit…

Se soucier des autres, selon moi c'est nécessaire au bon fonctionnement d'une famille/groupe/communauté/tribu/société, ...
Mais se soucier des autres ne veut pas dire se sacrifier, se dévouer corps et âme: le souci et le respect des autres passe d'abord par le souci et le respect de soi.
Le problème est que notre société continue à brandir des icônes de la "mère-courage" ou "mère-sacrifice" qui sont à dix mille lieues de la réalité. Ce sont des modèles avec des valeurs associées encore très prégnants dont on a du mal à s'affranchir, qui guident et font culpabiliser encore beaucoup de femmes.

Anonyme a dit…

Quand on aura pu convaincre les hommes que laver les chaussettes et changer les couches de Bébé ne sont pas des occupations "inférieurs" et que si ce sont les femmes qui le font c'est tout simplement parce qu'elles sont bien plus courageuses, et que bien souvent elles n'ont pas le choix, on aura fait un grand pas vers l'égalité, on devrait élever nos fils comme les filles et leur apprendre aussi à faire du "travail de femme"